Comme nous le montre Proust dans "A la recherche du temps perdu", la musique s’écrit dans la tête de l’auditeur comme des lignes sur une page blanche. Aux premières notes de musique, le spectateur de "Proust en Chausson" est plongé dans l'obscurité totale. Ce noir du théâtre est la page blanche sur laquelle les contours de la mélodie vont peu à peu se dessiner. Progressivement, la lumière dévoile les contours d'un espace que le cerveau, à l'aide d'hallucinations visuelles, viendra compléter. A la fin de la première écoute du concert de Chausson, la lumière est suffisante pour que le spectateur distingue pleinement les matières et textures de l'espace qui l'entoure. Mais à chaque nouvelle écoute, l'espace scénique s'en retrouvera modifié, jusqu'à n'être plus qu'un lointain souvenir de ce qu'il aura été.

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